y faisait beau, y faisait chaud. enfin, parfois. le temps des longues nuits et des feux de camps s'essouffle et perd son élan; il finit sa course. l'été aura été dur sur le mercure du thermomètre mais tendre dans son spectacle. couper nos fils de marionettes pour s'échapper pas longtemps de notre train de vie. s'évader toujours un peu plus loin. vivre au jour le jour car demain est encore bien loin. ne pas se maquiller les yeux parce qu'on s'en fout si t'es maquillée ou pas anyway. et puis finir gelé jusqu'aux os en sortant de l'eau glacée la nuit sur une plage déserte. crier toujours plus fort, embrasser plus longtemps et monter le son de la musique, encore et encore. l'été ça fait du bien. ça noircit la peau, rougit nos joues et illumine nos yeux.
les jours raccourcissent pourtant et le décompte avant la fin s'accélère. quelques nuits et ce sera fini. ce long rêve s'achève. une belle fin toutefois. une des plus belles. parce que le soleil reviendra avec encore plus d'étoiles derrière lui plus éclairer nos nuits. nos nuits qui seront plus longues, plus folles, plus magiques. pour nous féliciter de notre année de tempêtes comme une petite tape dans le dos avec une bière qui t'attend. la roue recommence, un peu plus incroyable chaque fois.
mon été à moi était tellement, tellement, bon. oui, bon. du genre qui te confirme que t'avais raison de croire que des jours heureux t'attendent. et qu'ils ne sont pas épuisés. tout doucement, j'ai vu à quel point belle pouvait être la vie et bien pouvait être mon moi. parce que les étoiles étaient sucrées. la nuit aussi. celles qui n'ont jamais fini et celles qui se sont terminées trop tôt.
cet été on a tous vécu des folles aventures. on a grandi, beaucoup. on a appris que certaines choses ne valent pas la peine qu'ont s'y attarde et que d'autres nous apporteront beaucoup plus. pis que c'pas grave. de faire des affaires qu'on aurait jamais cru faire. que pour vrai, c'est ben correct de se lâcher lousse et d'avoir du fun. de boire un peu trop, d'aimer danser sur des hits de 1996 pis de sauter d'un peu plus haut.
cet été jai tué un peu plus d'inutiles en moi. laissé plus de bon prendre la place. fait taire la petite voix qui disait de pas sauter du canyon dans la rivière. pis en être fière. m'accepter un peu plus chaque jour en maillot avec mon petit ventre. vaincre la peur d'être moi à cent pour cent. et vivre une vie comme je l'ai toujours rêvée. avec des gens qui pensent comme moi pis qui sont la raison pourquoi je suis qui je suis. des âmes qui rendent les étés meilleurs.
je sais que j'arrive aux dernières pages du roman. je vais m'ennuyer de ce que j'y ai raconté. cette histoire je la laisserai sur ma table de chevet, pour toujours avoir ces nuits d'été près de moi. refeuilleter ce bouquin plein de rires et d'odeurs qui me rappelleront les chaudes nuits sans fin. à ce moment je m'ennuierai du bon temps. j'aurai chaud en repensant au soleil et son sourire. et puis je souhaiterai que tout ça ne se soit jamais terminé.
parce que sentir encore l'eau entre mes orteils et mes cheveux humides qui sentent la mer,
je donnerais tout pour ça.
mïa xx